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26 février 2012

Le boogie des rêves perdus

Le boogie des rêves perdus / James Lee Burke / Ed Payot & Rivages / Ecrits noirs, 2000

The lost get-back boogie, Louisiana State University Press

Traduction Freddy Michalski


 

 James Lee Burke 2James Lee Burke

 Né le 5 décembre 1936 à Houston (Texas) dans une famille pauvre, James Lee Burke a partagé son enfance entre le texas et la Louisiane. Malgré un parcours universitaire solide, il a fait plusieurs métiers pour subsister: ouvrier dans une raffinerie (comme son père), routier, journaliste, assistant social, garde forestier, dans la longue attente du succès éditorial.

Il partage son temps entre la louisiane et le Montana, comme le personnage de ce roman, et son indignation devant les désastres écologiques perpétrés par les entreprises transparait dans son oeuvre, entre autres observations liées à son expérience personnelle.

Quatrième de couverture

"Vous savez, le blues, c'est pas quelque chose qui est facile à bien comprendre. C'est comme la mort, tout comme. Je vais vous dire, pour le blues. Le blues, ça vous habite, ça vit avec vous, tous les jours, partout."

Cette définition du blues par Sam "Lightning" Hopkins, colle à la peau des personnages de ce Boogie des rêves perdus. Iry Paret, jeune guitariste de country originaire de Louisiane, sortdu pénitencier d'Angola où il a purgé une peine pour homicide involontaire.

Lorsqu'il retourne dans sa famille, il se rend compte qu'il n'y a plus sa place. Son frère et sa soeur sont obsédés par la réussite matérielle et son père agonise, seul dans sa vieille plantation délabrée. A la mort du père, Iry Paret comprend qu'il ne peut rester en Louisiane et part pour le Montana où l'attend Buddy Riordan, son ancien compagnon de détention.

Commentaire

C'est une histoire qui démarre doucement et ne cesse de prendre de la consistance. Nous faisons connaissance avec Iry encore prisonnier, décrivant ses techniques de survie dans cet environnement particulier. Il a appris à développer une sorte de sixième sens pour détecter les situations dangereuses ou simplement tendues et éviter de se laisser entraîner dans une bagarre, ou pire... 

C'est cela qui a provoqué son incarcération: piégé dans une bagarre il a tué un homme pour sauver sa vie, et jusque là ne se sentait guère responsable, comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre... Mais notre héros fait un vrai travail d'introspection et arrive à affronter les faits: quand il a sorti son couteau, ce soir là, il savait parfaitement ce qu'il faisait.

Amené à quitter la plantation de son père, il répond à l'invitation de Buddy, son ami, pour effectuer une période conditionnelle de trois ans dans le Montana, très loin au nord ouest. Il y découvre ce qui pourrait être le paradis sur terre, des paysages d'une beauté sublime, où tout serait parfait s'il n'y avait les autochtones... on voit que, finalement, notre héros, qui traîne pourtant pas mal de casseroles, est sans aucun doute le plus sérieux de tous les protagonistes masculins du roman.

Voilà une lecture qui m'a enchanté. Abordée pour des motifs futiles, le dessin d'une guitare sur la couverture et le mot "boogie" qui me fait l'effet d'un chiffon rouge, elle gagne en profondeur et en richesse au fur et à mesure, de sorte qu'elle se quitte à regret.

Je vais certainement explorer plus en détail l'oeuvre de ce jeune homme de 75 ans, plus connu pour sa série mettant en scène l'inspecteur Robichaud. 

Cet ouvrage qui est l'un des premiers, et qu'il a eu toutes les peines du monde à faire accepter par un éditeur, est pour moi une superbe découverte.

 

 

 

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