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18 octobre 2011

Le cantique de l'apocalypse joyeuse

Le cantique de l'apocalypse joyeuse / Arto Paasilinna / Denoël, 2008

Maailman paras kylä, WSOY, 1992

Traduction Anne Colin du Terrail

 

apocalypse-joyeuse-2 Encore merci à l'Abbé Pierre !

Quatrième de couverture

Planète Terre, XXIè siècle. La fin du monde approche, le chaos est partout. Alors que l'économie s'effondre, le pétrole vient à manquer, les communications sont coupées, les villes croulent sous les déchets et la famine s'étend, aggravée par l'explosion d'une centrale nucléaire russe. Des hordes de miséreux sillonnent les continents. La troisième guerre mondiale est sur le point d'éclater...

Pourtant, quelque part au fin fond des forêts du Kainuu, dans l'Est de la Finlande, un étrange havre de paix et de rpospérité demeure. C'est là que, quelques années plus tôt, au seuil de la mort, un vieux communiste militant, grand bouffeur de curés, a chargé son petit-fils Eemeli Toropainen de construire sur ses terres, pour le rachar de son âme, une église en bois copiée sur un modèle du XVIIIè siècle.

Autour d'elle, une communauté de joyeux et délirants Finlandais s'est peu à peu formée : ensemble ils revisitent les tecniques de subsistance de leurs ancètres et la vie en autarcie, loin d'un monde en déconfiture.

Commentaire

Apocalypse joyeuse, certes, surtout pour ceux qui en réchappent.

Toujours le même plaisir à retrouver la prose déjantée de Paasilinna. Pourtant, ce n'est pas un de ces livres qu'on parcourt rapidement et qu'on oublie aussi vite. Une fois posé, il parle encore.

"Sous les pavés, la plage..." voilà ce qui se lisait sur les murs de Paris (surtout au Quartier Latin) en 68.

Ici, sous la farce perce l'angoisse devant notre monde déboussolé. Paasilinna se lit avec plaisir, mais peu à peu on entend un autre discours, grave, comme s'il nous disait "vous y tenez vraiment, au suicide collectif ?"

Paasilinna doit être cinéphile, car ses héros voient passer les fusées, petits trais brillants dans le ciel, ce qui fait penser au "Déclin de l'Empire Américain" de Denys Arquand, où l'on voit les acteurs se demander s'ils verraient passer les fusées, en cas de guerre nucléaire.

Voilà qui devrait plaire aux écologistes, et qui devrait nous encourager à nous poser des questions.

A partir d'un voeu un peu étrange, construire une église à titre privé, on découvre les rigités du système. En effet, si le grand-père pouvait sans trop de problèmes brûler des églises - c'est très mal, mais une fois que c'est fait, il faut faire avec - c'est une autre histoire de construire une église dans son jardin, d'abord on n'a jamais vu ça, et puis c'est peut-être un sacrilège encore pire...

Donc, une bonne occasion de voir décrits avec humour les rapports humains, et aussi entre les hommes et les femmes, pas si loufoques mais quand même assez jubilatoires quand on voit une femme quelque peu obstinée prendre le contrôle de la communauté et le résultat. 

Au total un très bon livre, malheureusement publié bien tardivement chez nous. Ceci crée un aspect un peu décalé : avec l'explosion de la centrale nucléaire soviétique et l'effondrement de l'URSS, on croit revenir vingt cinq ans en arrière.

Voir ICI  pour la critique et les images de l'église réelle...

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Commentaires
Y
C'est vrai que les écrits de Paasilinna sont traduits de façon un peu anarchique... mais enfin, c'est toujours du plaisir.
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