Habemus Papam
Habemus Papam / Robert Azaïs / TDO Editions, mars 2012
Le huis-clos des éminences / idem / idem, juin 2010
Quatrième de couverture
An 1316. La chrétienté est sans pape depuis deux ans. Jugeant la situation insupportable, Philippe, deuxième fils du défunt Philippe le Bel et régent du royaume de France, tend un piège aux cardinaux.
Sous le prétexte de célébrer un Te Deum, il les réunit dans la cathédrale de Lyon où il les enferme. Ils ne pourront en sortir que lorsqu’ils auront enfin élu un pape.
C’est cet extraordinaire conclave qui sert de cadre à ce roman.
Sur fond d’intrigues et de meurtres, Robert Azaïs, auteur iconoclaste à l’humour décapant, s’amuse à multiplier les situations cocasses dans un joyeux chambardement.
Et si la vérité historique en pâtit quelque peu, les lecteurs, eux, ne pourront que s’en réjouir.
Commentaire
Une fois défini le cadre, les personnages n'ont plus guère d'issue, s'éxécuter et désigner un Pape ou mourir. A mi-chemin entre le roman picaresque et le policier à la Agatha Christie, voici un curieux ouvrage qui se moque joyeusement de la hiérarchie, surtout celle des prélats et montre des religieux inquiétants, dépourvus de scrupules et de sens moral.
Aymeric, notre héros, un vrai renard, est toujours sur ses gardes, heureusement pour lui. Les Bénédictins, très en vedette parmi les acteurs de l'Inquisition, font l'objet d'un éclairage particulier. Il faut les voir, l'oeil gourmand, saliver devant la chair fraîche de ce jeune héros qu'il imaginent déja soumis à la question... On savait s'amuser en ce temps là, semble nous dire Robert Azaïs.
On rit au dépens des notables et de l'église, qui l'a bien cherché. Voilà qui n'est pas méchant.
Ce qui m'étonne par contre, c'est de voir coexister le même texte sous deux titres différents, avec des dates de parution et des prix différents, chez l'éditeur, suivi par les sites de vente en ligne.
Voilà qui manque de netteté pour un texte qui ne change pas d'une virgule.
Même l'illustration de la couverture est identique, un peu recadrée.
Souhaitons que cette ambiguïté soit bien vite levée.
Pour le thème du Challenge, c'est encore une fois un peu limite, puisqu'on ne voit guère la Région, évoquée de loin en loin, car nous sommes enfermés dans les murs de la cathédrale avec les cardinaux.
Il y a des exceptions, certains s'en sortent mieux que les autres et arrivent à recevoir du pain, des missives ou quelques accessoires moins innocents.
Pour conclure, un bon moment à passer avec ces cardinaux loufoques, très occupés de nourritures terrestres . On n'est pas vraiment inquiet, ni de savoir si le nouveau pape sera de Rome ou d'Avignon, ni pour la santé d'Aymeric.
Commentaire dans le cadre du Challenge "Vivent les Régions"