A mon age...
A mon âge je me cache encore pour fumer / Rayhana / Théatre de Bagneux
Vendredi soir, nous étions à Bagneux (92) pour voir et revoir la pièce de Rayhana. ICI et ICI ...
Revoir, parce qu'elle a déja été diffusée il y a quelques mois sur Arte, malheureusement une mauvaise programmation m'a privé de la fin... et l'enregistrement introduit une énorme distance. La présence physique change beaucoup de choses. Et de la présence, elles en ont, ces neuf femmes et cet homme, et du courage aussi.
On n'oublie pas l'agression dont a été victime l'auteure en janvier 2010, en se rendant à l'une de ses représentations parisiennes, avant la tournée actuelle en banlieue et en province. Agression qui a tourné court, heureusement, mais n'est que la suite du harcèlement dont elle a été victime en Algérie avant de se réfugier e Frrance il y a 10 ans.
Il en va de cette pièce écrit en français par une algérienne comme d'une auberge espagnole, on y trouve ce qu'on a en soi.
Point d'exhibitionnisme, mais pas de pudeur exagérée non plus. Les mots sont crus, mais sans complaisance.
Les hommes sont un peu malmenés, mais ils l'ont bien cherché.
De l'amertume, sans doute, mais pas le début du soupçon d'une quelconque agressivité
Il est difficile d'être choqué par ce texte à moins de le vouloir absolument. Par contre on reste pantois devant ce courage tranquille, ce "naturel". cette liberté de ton.
A voir absolument.
Rayhana
Née en 1964 d'une infirmière Hollandaise et aristocratique, et d'un Algérien patriote, elle se présente comme rousse et rebelle. Si les pressions et menaces ont pu l'obliger à se réfugier en France, il sera sans doute difficile de faire taire cette femme au verbe cru, qui veut vivre, travailler, sortir, et ... fumer comme elle l'entend.
Choses courantes de ce côté de la méditerranée, assimilées à un crime de l'autre côté, et amenant d'autres crimes, bien réels cette fois. Comme celui de son compagnon en Algérie, qui a provoqué son départ.
Voir l'article de "Jeune Afrique" ICI et celui de "Ouest France" Là