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21 janvier 2011

La huitième fille

La huitième fille / Terry Pratchett / L'Atalante, 1994 (EQUAL RITES, 1994)

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE, tome 3


Huitieme_filleLa huitième fille, résumé de l'éditeur

Sentant venir sa mort prochaine, le mage Tambour Billette organise le legs de ses pouvoirs, de son bourdon, de son fonds de commerce.

Nous sommes sur le Disque-monde. (Vous y êtes ? Nous y sommes.) La succession s'y opère de huitième fils en huitième fils. Logique.

Ainsi procède le mage. Puis il meurt.

Or, il apparaît que le huitième fils en cause est ... une fille. Stupeur, (et tremblements ? non! non? non!), désarroi, confusion : jamais on n'a vu pareille incongruité.

Trop tard ; la transmission s'est accomplie au profit de la petite Eskarina...

Commentaire:

Dans la série, un excellent numéro. Voir la petite fille chaperonnée par la sorcière Mémé Ciredutemps, faire preuve de curiosité et de précocité est sympathique, la voir s'exercer à se venger de la méchanceté gratuite de ses grands frères est tout à fait jubilatoire.

Tout autant les explications très sérieuses de la gentille sorcière qui accompagne la jeune fille dans sa quête, en somme que "l'habit fait le moine" et la manière de donner vaut autant que ce que l'on donne...

On comprend mieux l'avertissement de l'auteur:

"Je voudrais qu'il soit bien entendu que ce livre n'est pas farfelu.

Seules les rouquines idiotes dans les sitcoms des années cinquante sont farfelues.

Non, il n'est pas loufoque non plus."

Cet apprentissage étalé sur une petite dizaine d'années n'est qu'un avant-goût des difficultés à venir. Obtenir des parents forcément frustes et incultes de laisser la petite Eskarina suivre sa tante. Ce n'est rien comparé à la difficulté à faire admettre la demoiselle au sein des vieux barbons de "l'université de l'invisible", académie de mages qui ne sont pas prêts à frayer avec une vulgaire sorcière, et encore moins à introniser une jeune fille...

Si cela vous évoque quelque chose, c'est sûrement l'effet du hasard...

Il est un autre motif à notre hilarité, nous autres français coincés dans notre "raison raisonnante" depuis Descartes, nous pour qui "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Il est plaisant de voir que même les mathématiques acceptent le concept de "logique floue", ou la physique le "principe d'incertitude", donc le siècle des lumières est bien fini et c'est très bien ainsi...

Remercions les Anglo-saxons pour leur ouverture d'esprit, leur faculté à envisager différents avenirs possibles, une des conventions classiques du genre. Pratchett, avec une règle du jeu différente, nous invite à voir nos propres règles avec un oeil neuf.

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Commentaires
T
Noté, merci pour la découverte !
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