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31 août 2010

Machines de rêve

Les deux roues

Au lycée, peu avant le BAC, il y avait des endroits plus tranquilles que d'autres. Un endroit parfait était, au Lycée Michelet, qui pouvait s'enorgueillir de posséder un parc en pleine ville, mais dont l'accès était interdit en dehors des heures d'éducation physique, un endroit discret donc, était le garage à vélos, situé le long du mur d'enceinte, un peu retiré donc tranquille, situé de plus assez près d'une sortie qui donnait sur le fameux café "Chez Frédo", avec ses vieux flippers (vraiment préhistoriques) qui supportaient des manipulations musclées sans faire "TILT!" Ce café était très fréquenté par les collégiens et lycéens de Michelet, certains s'y trouvaient parfois alors qu'ils auraient du être en permanence...

Le garage à vélos était parfait pour des discussions ouvertes, sur tous les sujets préoccuppant les ados de l'époque, fournissait un abri en cas de pluie, et ne connaissait que rarement le passage fâcheux d'un adulte, pion ou autre. Il offrait une tranquillité parfaite à ceux qui venaient fumer, encore que la pratique était tolérée dans la cour des grands, mais l'endroit était bruyant, troublé par des jeux de ballon... 

Mobylette_grise
Esthétiquement, peu de choses à en dire. Pas grand chose à voir, surtout des vélos, d'un intérêt limité, quelques cyclos, même remarque...

Pour les amateurs, se reporter ICI

De vieilles machines de ce genre, grises ou jaunes, parfois même des vélos à moteur auxiliaire.

Rien de folichon en somme.


Les Japonaises débarquent: la 305

Et puis, le miracle, en tous cas quelque chose de tellement improbable....

Honda1Imaginez alors la stupéfaction lorsque l'un de nos amis est venu montrer une de ces bécanes de rêve.

Pour les intimes c'était un grand escogriffe avec un bégayement, sauf quand il était en colère, retrouvé par la suite chez Murit dans le XVème... parmi de nombreuses Japonaises et Allemandes.

PS: après vérification, les machines de notre ami N. étaient des 125, mais elles ressemblaient beaucoup à celles-ci.

1966honda305

Ici, CB 305 Honda, en "tenue de route".

Plus bas, à droite une 305 Honda de 66, avec le contraste entre ce moteur énorme, tout en hauteur avec son ACT, et la suspension avant, bizarre, et toute cette tôle qui donne un aspect assez lourd. C'est la 305 en "tenue de ville".

1962honda305Celle-ci, à gauche, plus dépouillée, est de 62.

L'inspiration est proche de mon ancienne YDS3 Yamaha, de la même époque.

Toujours le même bloc moteur. Pour moi, qui en dehors des cyclos n'avais pas eu grand chose à admirer jusque là, c'était absolument fantastique.

Ces modèles ont eu pas mal de succès et se sont vendues jusqu'à la fin des années 60. Une histoire circulait à ce propos, il y aurait eu un ou deux bateaux chargés de centaines de Honda 250 et 305, bloqués au canal de Suez pendant la guerre des six jours... comme un trésor à retrouver.

La CB 450

cb450_6sEn 64-65, limité jusque là à des cylindrées petites ou moyennes, Honda sort la 450 qui chasse vraiment sur le terrain des Anglaises.

La CB 750 "4 Pattes"

Un autre choc fut pour nous autres adolescents circulant à cyclo, amateurs de petites routes et de bruits de moteurs, l'apparition à Monthléry des 750 Honda, dites "4 Pattes": imposantes, larges, et surtout silencieuses, alors que leurs rivales anglaises et italiennes pétaradaient à qui mieux, l'apparition de ces merveilles inspiraient le respect: il y a vraiment eu à ce moment là (67-68) un fossé technologique... Cette machine rassemblait quantité de solutions très évoluées: moteurs multicylindres à haut rendement, propres, fiables, et n'engloutissant pas le contenu du réservoir entre deux stations service comme les deux temps. En plus un freinage correct, en tous cas bien meilleur que ce qu'on trouvait ailleurs, rassurant sur une machine approchant les 200 Km/h...

La Kawasaki 500 H1, trois cylindres 2 temps avait à peu près la même puissance, 67 Ch, un moteur fabuleux, mais avec une partie cycle médiocre et un freinage à tambour insuffisant, elle était connue comme "faiseuse de veuves"...

Du côté des Anglaises, dégoulinant d'huile et à la fiabilité moyenne, il fallait deux machines pour en avoir une bonne: moteur Triumph (celui de la T120) et cadre Norton Faitherbed: l'hybride s'appelait "Triton".

Les autres aussi savaient le faire, mais cette machine était à l'époque la seule à réunir autant de qualités. Lire aussi ICI

4pattesC'est un autre chapitre qui se profile, celui des motos modernes, propres, rapides, et utilisables au quotidien, qui a porté un vieux coup aux Anglaises (toutes plus ou moins conçoes dans les années 30) et Européennes en général.

Rien d'étonnant à ce que les Japonaises règnent sur le marché, d'ailleurs moribond à leur arrivée.

Et même des voitures...

C'est un peu le même contraste qu'entre les AC Cobra et autres Alpines qui tournaient sur l'anneau avec force bruits et éclats et le son mélodieux, harmonieux, d'une Ferrari qui tournait aussi ce jour là: pas le même monde..

Autre surprise, l'apparition du petit cabriolet de la marque, la Honda 800, arrivée en France en 64. Voir ICI

Les mécanos Japonais venus faire la démonstration chez le motocyste du Fayet (74) où je passais mes vacances, avaient fait un show extraordinaire: alors que tout le monde utilisait (et utilise encore) des clés dynamométriques pour serrer les écrous de culasse avec précision, eux faisaient ça "à l'oreille", ils guettaient le "cri du goujon"! Un numéro qui tenait de la haute voltige ou du cirque, au choix.

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