Pianiste et leader de grande formation /2

Willam "Count" Basie, 1904-1984

Pianiste, organiste, arrangeur et leader de groupe, l'autre grand leader de "Big Band".
Il commence à jouer dans le milieu théâtral, assurant le fond sonore pour des vaudevilles, et remplaçant Fats Waller à l'occasion, puis fait partie des "Blues Devils" jusqu'en 1935 où il crée son orchestre, qui se produit jusqu'aux années 70, même durant la guerre avec ses difficultés financières.  (Pendant les années 50 le groupe fut réduit à un quintette.)

Ce groupe est très vite connu pour son rythme, et pour ses deux saxophones ténors. Basie est même l'inventeur du "chase" ou duel, opposant deux saxophonistes aux styles différents, comme par exemple Lester Young et Hershell Evans.

Cet affrontement a même donné lieu à un disque mémorable réunissant son orchestre et celui de Duke Ellington. Il faut écouter en particulier "Battle Royal". Ce disque n'inspire pas la mélancolie...Cet orchestre fut également une pépinière de jeunes talents. Il a joué avec Louis Armstrong, avec Oscar Peterson, Ella Fitegerald et avec pratiquement tous les musiciens possibles.

E=MC2 / Count Basie Orchestra + Neal Hefti Arrangements / Roulette Records, 1957

C'est le premier disque acheté, pour une "mauvaise raison": Henri Salvador lui a rendu hommage dans une chanson appelée "Count Basie".

Il y reprenait le thème de "Lil' Darlin'".

Il fait partie de la deuxième période de l'orchestre où les arrangements sont soignés, où on met davantage l'accent sur l'harmonie, la dynamique, plutôt que sur la recherche d'effets nouveaux.

Tous les morceaux sont excellents. Chez Count Basie, ce sont les sax et les trombones qui donnent une couleur particulièrement chaude, voire drôle.

La musique semble couler d'elle même, spontanée. Outre le fait de laisser chaque soliste prendre le devant à son tour, il y a une complicité évidente entre les musiciens, qui permet la mise en place des "head arrangement", sortes de compositions non écrites mais pensées pour faire monter la tension en racontant une histiore avec un début, un sommet et une conclusion.

Les solos et même les duels entre solistes sont pour beaucoup dans la montée du soufflet, pardon, de la tension, et contribuent à soutenir l'intérêt en créant même un effet de suspense.

Plus qu'une représentation, c'est un grand spectacle, et on comprend aisément le succès de cette grande formation, dont l'âge d'or, ici aussi, se situe pendant les années 40.

Citer tous ses enregistrements serait très long. Il faut absolument écouter "April in Paris", enregistré en 1957 avec Ella: la mélodie est superbe, le disque dans son ensemble est un "must". Impossible de citer tous les "tubes" de Count Basie,

"One O'Clock jump" et "Jumping at the woodside" sont des morceaux d'anthologie.

Les paroles de Ella Fitzgerald pour April in Paris

I never knew the charm of spring

I never met it face to face
I never knew my heart could sing
I never missed a warm embrace
Till April in Paris, chesnuts in blossom
Holiday tables under the trees
April in Paris, this is a feeling
That no one can ever reprise
I never knew the charm of spring
I never met it face to face
I never knew my heart could sing
I never missed a warm embrace
Till April in Paris
Whom can I run to
What have you done to my heart