Le Grand Loin, Pascal Garnier, Zulma

Je vais le découvrir en commençant par la fin: il y a quelques semaines, peu après sa disparition, ma station préférée diffusait une interview, où il était question du "Grand Loin", et entendre parler Pascal Garnier, que je ne connaissais pas m'a donné une furieuse envie de le lire.

Le plaisir, comm Loin e souvent débute à la prise en mains de ce livre, bel objet qui attire, intrigue, et montre une certaine recherche esthétique.

Comment une vie banale, balisée, ordonnée, peut-elle basculer dans l'irrationnel et l'absurde? Marc s'entend bien avec sa compagne mais il s'ennuie dans sa vie, il se sent à côté, à part.

Tout commence à aller de travers à un dîner où il se sent ignoré, laissé pour compte dans le discours banal et futile des convives, jusqu'à ce qu'il s'écrie avec force: "Moi aussi, je connais Agen !".

Stupeur des convives et sourire crispé de la maîtresse de maison. Premier refus d'une longue suite, où il va détricoter sa vie bien rangée.

Le lendemain, agacé par le verbiage insipide d'un copain avec qui il prend un verre, il le quitte sans prévenir. Ensuite, il rend visite à sa fille Anne à l'hôpital, surprenant l'infirmière: "mais ce n'est pas votre jour !", puis l'emmène voir la mer au Touquet.

Anne s'ennuie un peu au Touquet: hors saison, la moyenne d'âge est élevée, et Marc ne sait quoi faire: "- Qu'est ce qui te ferait plaisir? - Le barman!"

Ainsi fut fait. Anne multiplie les rencontres, qui deviennent autant de disparus...

Après tout, pourquoi se trouvait-elle à l'hôpital psychiatrique?

Insidieusement, l'errance devient cavale, et Marc lui-même n'est peut-être pas à l'abri...

Ce petit livre est un délice, trop vite lu, trop vite goûté, avec grand plaisir.

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