Le rouge du péché / Elizabeth George / Presses de la Cité

Elizabeth George, née en 1949 à Warren, Ohio, fait partie de ce groupe d'écrivains américains qui considèrent l'écriture comme une chose non seulement importante, mais sérieuse. Il y a aussi Ruth Rendell, Mary Higgins Clark, Thomas Harris, Caleb Carr...

La plupart de ses romans se déroulent pourtant au Royaume Uni, qu'elle connaît assez bien pour y avoir effectué un voyage d'étude à 16 ans sur les traces de Shakespeare: c'est ainsi qu'est apparue une passion pour ce pays, jamais démentie.

Elle est titulaire d'une maîtrise d'Anglais et d'un DEA de Psychopédagogie, et cela se sent dans les études assez fouillées des personnages.

Professeur de collège pendant des années, elle a fait ensuite dans un autre contexte du soutien aux élèves en difficulté scolaire, en étudiant avec eux en détail la littérature Anglaise de Shakespeare aux contemporains en passant par les classiques du roman policier: Agatha Christie, Edgar Poe, et quelques autres.

Elle a même animé pendant plusieurs années une école d'écriture, le "Community College", et a publié de très nombreux ouvrages, où on retrouve ses marques avec des personnages déjà connus, décrits de façon nuancée, bref on est tout de suite à l'aise, et "ça marche".

lerougedupeche Dans la série des aventures de l'aristocratique commissaire Thomas Linley et de son lieutenant Barbara Havers, voici de nouveau notre équipe, trois mois après le meurtre inexplicable d'Helen, dans "Sans le moindre témoin", et l'essai de mise en perspective de ce crime dans "Anatomie d'un crime".

Thomas erre le long de la côte de Cornouailles quand il se trouve en présence du corps d'un jeune grimpeur. Il se rend vite compte que cette mort n'est pas naturelle, et va se retrouver, sans vraiment le vouloir, projeté dans une nouvelle enquête avec son assistante favorite. Cette reprise d'activité aura des effets qu'on peut qualifier de thérapeutiques.

On retrouve donc avec plaisir ce couple contrasté, les descriptions des lieux et des gens plaisantes et ne manquant pas d'humour, mais ici le récit s'essouffle un peu et les ficelles du roman sont un peu grosses.

522 pages c'est un peu long alors que les choses étaient claires depuis la page 332: deux meurtres à quelques années d'intervalle, l'un vengeant l'autre, les deux victimes ont le même âge et pourtant l'auteur laisse les choses en suspens, le coupable est désigné mais pas nommé ni appréhendé, épilogue frustrant qui ouvre la voie à un nouveau volume.

Deux volumes pour le meurtre du jeune Santo, deux pour celui d'Helen, la femme du commissaire Linley, c'est peut-être tirer un peu beaucoup sur la ficelle. Les inconditionnels seront ravis, pour ma part j'aurais souhaité un peu moins de professionnalisme, de calcul.

Une petite citation :

"On me demande souvent pourquoi mes romans se déroulent en Angleterre. La réponse se trouve dans ma philosophie : Ecris sur ce qui t'intéresse, écris sur ce que tu aimes, écris sur ce qui te donne de la joie. Ecrire est une agréable torture, il semble fou de s'y engager si on n'est pas dirigé par quelque chose qu'on aime." (Wikipedia)

Le retour de Thomas Linley

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