Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De la lecture avant toute chose
Newsletter
Derniers commentaires
16 août 2012

La damoiselle d'Aguilar

La damoiselle d'Aguilar / Hélène Legrais / Pygmalion 1996

 Un petit groupe de cavaliers surgit dans les chemins des corbières et se dirige vers le château d'Aguilar (l'aigle) abandonné depuis douze ans, où le seigneur de Montclar et celui de Marcuays sont partis guerroyer en terre sainte. Curieusement, Agnès, la fille du chatelain d'Aguilar était du voyage. Montclar est mort mais sa fille revient,le château va revivre.

C'est le premier roman d'Hélène Legrais.

 

HL Damoiselle 3

Commentaire

Après le plaisir de la lecture, la perplexité.

On suit le parcours de la jeune Agnès de Montclar, fille du dernier châtelain d'Aguilar, bien faite, dont le regard magnétique frappe de stupeur la plupart des hommes. Elle a un parcours mouvementé, et revient au pays après douze ans d'absence avec son tuteur le seigneur de Marcuays et quelques compagnons.

Ces années de détention par les barbaresques n'ont pas été trop terribles; déguisée en garçon, elle n'a pas été maltraitée, mais a pu au contraire acquérir des connaissances médicales en avance sur son temps. Son vieux maître Mehmed Abou Obeïd El Damashki, médecin très vieux et très savant, s'était pris d'affection pour sa petite captive qu'il protégeait et avait entrepris de lui transmettre son savoir.

Le vieil homme "prétendait en effet que rien ne pouvait être comparé à l'éclat et la pureté des yeux d'Agnès, hormis les astres dans le ciel, et quand nul ne pouvait les entendre, il ne l'appelait jamais autrement que Sétareh, qui signifiait étoile en persan." D'où aussi le nom du chat noir d'Agnès ...

Cette connaissance était à l'opposé avec les idées en vigueur chez la plupart des médecins latins. Ceux-ci étaient plus réputés pour hâter la fin de leurs malades que pour les guérir, (même au grand siècle, voir la façon doit Molière se moque d'eux). Quant à l'église, elle préférait ses fidèles dociles mais pas trop lettrés ni savants ni libres. Ou alors morts, plutôt que d'avoir une âme en danger.

On voit ainsi, dans le sillage du grand Ibn Sina (Avicenne), Agnès réussir une césarienne et réduire une fracture de jambe, mais renoncer à intervenir sur une appendicite ... notions très modernes. Ces hauts faits étaient reçus comme des miracles et/ou des actes de sorcellerie, d'où les ennuis de notre belle avec l'église représentée par un prêtre retors et hostile. (quelques détails ICI et Là)

Tout cela rappelle un peu les tribulations d'une certaine Angélique, sous la plume d'Anne et Serge Golon.

Les rôles sont clairement définis, l'églse catholique est obscurantiste, les muslmans sont en avance dans tous les domaines, par l'observation et la transmission de notions anciennes, grecques ou persanes. Dans le secret d'une cellule, Agnès aurait même pu assister à l'autopsie du corps d'un condamné.

S'agissant d'un roman historique, certaines choses me gênent :

le balancement continuel entre un point de vue moderne, actuel, et la "couleur locale" avec certains mots de vieux français ou d'occitan,

l'adverbe "point" pour remplacer "pas" de façon assez artificielle,

deux membres du petit groupe accompagnant Agnès souvent désignés comme "l'Italien" et "l'Allemand", ce qui est anachronique.

 Découverte du château et de son contexte.

Aguilar

On se déplace dans le décor des châteaux catarrhes, Queribus, Peyrepertuse, et les corbières.

Petite visite au château ce matin. La fin de la route est mauvaise en moto, nous reviendrons plus tard en voiture. Il manque des pans entiers de muraille.

Peu à dire sur le village de Tuchan, à part la vieille église qui a fière allure. Par contre la région est splendide, très sauvage, et la route entre Estagel et Paziols incroyable, avec cette terre noirâtre, sinistre.

Pour en savoir plus, venir ICI

(merci à mina & lili)

Pour les amateurs, il y a des merveilles par ici, sous le Mont Tauch (Corbières sublimes) et dans le Fitou à quelques kilomètres...

Pour conclure :

J'ai beaucoup aimé ce livre, suivi avec enthousiasme les aventures improbables d'Agnès, mais mais, mais, que d'artifices trop voyants, quel dommage. Pourquoi truffer le texte de mots techniques ou d'occitan, la ficelle est un peu grosse et cela gêne plutôt qu'autre chose. Le discours est intéressant mais extérieur, celui d'un anthropologue, on voudrait pouvoir s'identifier aux personnages mais la reconstitution est imparfaite.

Que vaudra le tome suivant, La chamane aux yeux bleus ? La quatrième de couverture, truffée de fautes d'orthographe, m'inquiète. Mais j'irai quand mêmer etrouver la belle héroïne...

 

Commentaire publié dans le cadre du Challenge "Vivent les régions"

Challenge Régions

Publicité
Commentaires
L
tes petits bémols me refroidissent... dommage.
De la lecture avant toute chose
Publicité
Publicité