Le dernier Talgo à Port-Bou

Le dernier Talgo à Port-Bou / François Darnaudet / Mare Nostrum / Les polars catalans, 2004

 François Darnaudet

Né en 1959 à Auch, François Darnaudet est un écrivain français. Il a commencé à 25 ans par un roman étrange, Le taxidermiste, chez Corps 9 Editions.

Viennent ensuite des nouvelles fantastiques dans diverses revues comme Hara Kiri, Fluide Glacial, Hitchcock Magazine, Femme Actuelle et des romans policiers au Fleuve Noir, avec deux gore/Fleuve Noir autobiographiques, Collioure Trap et Andernos Trap, retraçant les exploits d'un détective qui se partage entre ces deux communes.

Depuis la fin des années 90, il publie chez Denoël / Territoires de l'inquiétude sous la houlette d'André Dorémieux, et divers autres éditeurs. Il collabore aussi, désormais à la revue "Rivière blanche"...

Amateur d'art, il collectionne les gravures et peint à l'occasions. Il revient au roman noir en 2002 avec une trilogie consacrée au "Roman noir politique en Catalogne" : Boris au pays vermeil (2002), L'or du Catalan (2003), et un "Rail noir", et

Le dernier Talgo à Port-Bou.

 C'est un roman agréable à lire, il occupe quelques heures mais ne bouleverse pas son lecteur, ce n'est pas son propos. Il met en scène un flic un peu spécial, qui se surnomme lui-même "l'Ange de la mort". Son activité est parfaitement routinière et formelle. On n'attend pas de lui la moindre investigation.

"Je suis le dernier vestige d'une veille coutume moyenâgeuse.

Le corps d'un défunt ne peut pas sortir des limites d'une ville française sans qu'un officier de police n'ait inspecté le macchabée, scellé l'enveloppe en zinc du cercueil et apposé le tampon de validation sur un formulaire.

Ce que les autres flics appellent le sceau de l'ange de la mort."

Mais justement Gabriel llaubre est curieux et fait du zèle, intrigué par deux morts rapprochés, un Italien mort d'un infarctus dans le "Talgo" en gare de Perpignan et un serveur de fast-food décédé prématurément.

Et, comme il est libre une semaine sur deux, notre héros va s'occuper en menant sa petite enquête, la curiosité éveillée parce qu'il a trouvé dans le sac de l'italien : un ouvrage de Walter Benjamin, philosophe juif allemand fuyant les nazis en 1940 et finalement bloqué à Port Bou où il mit fin à ses jours.

Deux histoires parallèles, celle du présent se transforme en course contre la montre, mais chut...

Gabriel, sur une impulsion, se met à suivre le corbillard de l'italien, surtout s'il se révèle être un artiste à la dynamite. Curieusement, d'ailleurs, les deux morts de notre ange convergent à Port Bou, où il va avoir une bonne fortune, rencontre qui ne devait rien au hasard.

Les ingrédients habituels du polar sont là, le livre se lit avec plaisir et permet de se promener dans la région, il y a un plaisir certain à voir le héros arpenter des lieux familiers, alors pourqoi pas ?

Commentaire dans le cadre du challenge "Vivent nos régions".