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24 avril 2012

Des cadeaux, encore des cadeaux...

 Don Giovanni / M Haneke / Opéra Bastille.

 

Don Giovanni

Le 21, c'était le grand jour: voir, pour la première fois, Don Giovanni sur scène et à l'Opéra Bastille.

La salle, la troupe étaient formidables, la mise en scène moderne efficace et crédble, mais aussi brutale et crue, les anglo-saxons diraient "sexuellement explicite", au service d'un drame universel, celui de la violence des hommes sur les femmes, toujours actuel...

La musique : c'est vrai, il ne faudrait pas comparer, mais par rapport à ma version fétiche, celle de Giulini avec l'orchestre Philarmonia rééditée dans les années 70, il n'y a "pas photo".

Il manque ici le côté sombre, inquiétant, qui rend pour moi Mozart aussi complexe. A la fois apaisant et terrifiant, c'est d'une richesse unique. Ecoutez le vingtième concerto de piano (K 466) et vous verrez. Il y a comme un bouleversement annoncé dans les basses et la folie qui guette dans les violons. Peut-être que l'opéra, donnant à voir un spectacle, laisse moins de place à l'imaginaire. Peut-être aussi que l'orchestre est mons bon.

Don Giovanni commandeur

Il y a sûrement d'autres grilles de lecture, politique par exemple. Il est tentant, pour nous autres Français, de souligner la chronologie, avec l'imminence, lors de la première du Don Giovanni en 1787 à Prague, de la Révolution, la nôtre bien sûr. C'est tout de même la fin d'un monde et l'annonce de quelques désordres en europe.

Si l'ouverture est pleine de promesses, le dénouement ne les tient pas. Il n'y a pas la montée de l'angoisse (de la terreur ?) soulignée par des violons diaboliques, cette mise en condition qu'on trouve aussi dans le Freischütz de Weber et même dans la symphonie Fantastique de Berlioz (la marche au supplice), pourquoi nous en priver ? 

Ci contre, la statue du commandeur, qui n'est guère impressionnante, comme un bricolage bizarre.

Donc impression mélangée, beaucoup de bonnes choses, cette version est fidèle au texte, mais avec des faiblesses. Par contre, saluons la présence du surtitrage qui permet de suivre l'intrigue, chose malaisée avec la seule musique et le livret entre les mains.

Don Giovanni-2

 

 

 

Don Giovanni dans les autres blogs:

L'avis de Riou : Par Là

Voir aussi : Celle-ci

 

et la video de présentation publiée par l'Opéra Bastille: ICI

 

 

 

Autre grand moment, l'orchestre Philarmonique de Vienne avec un programme Schumann, le 23.

Première partie : Ouverture, scherzo et finale en mi majeur op 52, Symphonie n°1 op 38 dite "Le Printemps"

Deuxième partie : Fantaisie pour violon et orchestre en ut majeur op 131, Symphonie n°4 op 120.

 

Phi_Vienne

 Hier soir nous sommes allés écouter le "Wiener Philarmoniker" au Théâtre des Champs Elysées dans un programme Schumann. C'était mon cadeau de Noël. Fabuleux orchestre, un des meilleurs sans aucun doute, mais avec une réussite inégale ce soir là. Les deux symphonies sont impressionnantes, mais l'opus 52 et le 131 ne m'ont pas convancu.

Je rêve à une rencontre improbable, Don Juan interprété par l'orchestre Philarmonique de Vienne, avec un grand chef, et dans une salle à sa mesure, parce que hier soir l'orchestre, avec ses 80 musiciens était à l'étroit, et l'acoustique, malheureusement, pas au rendez-vous... ce qui est tout de même un comble.

Jamais content, direz vous ? C'est vrai, mais voir cet ensemble magnifique dirigé au petit bonheur, empêché de "sonner" à sa mesure, quel dommage... On a senti par moments ce que pouvait donner cet orchestre. D'autres moments étaient à la limite du désagréable, dans cette salle petite et résonnante. Ceux qui ont dans l'oreille ces instants où le temps s'arrête, s'étire, ces moments d'accord parfait comme les créaient Fürtwaengler ou même Karajan comprendront ma frustration.

Il reste la découverte d'une machine somptueuse, d'une cohérence incroyable, capable de subtilités et de nuances sublimes, mais ici en deça de ses possibilités, avec un chef "invité".

Alors, oui, je rêve, je rêve à cet orchestre d'exception avec un grand chef jouant du Beethoven ou du Schubert dans un cadre à sa mesure. Parce que cette formation nous a distillé quelques gouttes d'éternité, comme pour dire, voyez ce qu'on pourrait faire ...

 

 

 

 

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Commentaires
M
Même avec les réserves de Monsieur Mari... globalement, les cadeaux.... c'est pas mal !!!!!
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