Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De la lecture avant toute chose
Newsletter
Derniers commentaires
20 décembre 2011

L'étranger

L'étranger / AlbertCamus / Gallimard, 1942


 

L_etranger Albert Camus

Personnage complexe à la fois adulé comme symbole de l'honnête homme et haï par une partie de ses contemporains "pieds noirs" pour s'être indigné publiquement du sort injuste fait aux autochtones. 

 Issu d'une famille très tôt installée en Algérie, au moment de la colonisation, il n'appartenait pas pour autant aux riches propriétaires exploitants mais à une catégorie d'employés modestes, et vivait avec sa mère dans un quartier populaire. 

 Ayant perdu très tôt son père, à l'automne 14, il est inscrit un court moment au parti communiste en 1937 avant de rendre sa carte et se fâcher avec Sartre. Partagé de par ses origines il ne pouvait pas imaginer une Algérie hors de la France mais pourtant la souhaitait libre et égale en droits, ce qui n'était pas simple.

Ses prises de position l'ont obligé à quitter l'Algérie sous protection en 1956, ayant reçu des menaces de mort. Cela ne l'a pas empêché de dire par la suite à un journaliste que s'il luttait contre les injustices faites aux arabes, en cas de conflit il prendrait d'abord le parti de sa mère... 

 

Quatrième de couverture

L'étranger est le premier roman d'Albert Camus (1913-1960), prix Nobel de littérature, auteur de La Peste et de Caligula.

Extrait :

"Quand la sonnette a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux.

Je n'ai pas regardé du côté de Marie.Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme izarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français."

 

Commentaire :

Premier roman par la forme, peut-être, mais c'est d'une tragédie qu'il s'agit.

C'est encore un de ces livres qui vous prend et ne vous lâche plus.

Un jeune homme, Meursault, apprend le décès de sa mère et assiste, dépassé, à son enterrement, puis rencontre un de ses voisins un peu louche, un peu souteneur, qui recherche son amitié pour obtenir un témoignage de complaisance. C'est à propos d'une relation bizarre que ce type a avec une femme, il la bat, et Meursault entend des cris le soir.

 Le dimanche, barbecue sur la plage. Avant midi, pendant la balade avant le repas, au cours d'un face à face tendu avec un groupe "d'arabes", l'un d'eux, le frère de la femme, sort un couteau, c'est clairement une menace de mort. Après le repas, Meursault retourne sur les lieux de la confrontation, il a toujours dans sa poche le révolver que lui avait confié son voisin le matin. Il le sort et tue l'arabe. Fin de la première partie.

La deuxième montre la mise en accusation et le procès de Meursault. Procès étrange où il est accusé non pas tant de meurtre, que d'indifférence: il n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère...

C'est une parodie, car le meurtre d'un arabe en 1942 ne choque pas grand monde, mais il ne faut pas le montrer. 

 

Commentaire

 Etrange, l'atmosphère de ce livre, le détachement du héros, sa passivité, sa façon de tout accepter sans poser de questions. Le malaise accompagne le lecteur jusqu'aux dernières pages où le héros explose enfin, contre un malheureux prêtre qui prétendait sauver son âme !

 Lui qui est présenté comme un monstre alors qu'il ne demandait rien à personne, il manque certes de jugeotte, mais il pourrait très bien apparaître comme victime ou du moins comme bouc émissaire. On assiste à un réquisitoire délirant où il est accusé non moins que de parricide, bref d'un meurtre symbolique ou imaginaire.

 On pourrait dire, comme dans les films noirs, que cet homme s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il nous laisse tout de même un peu patraque, avec de curieuses questions assez dérangeantes sur nous même et nos contemporains.

 

 

Publicité
Commentaires
A
Je n'ai jamais lu Camus mais j'espère bien le lire un jour mais je ne sais pas quel livre lire en premier; Pourrai-tu me donner ton avis ?<br /> <br /> Bonne journée ensoleillée.
De la lecture avant toute chose
Publicité
Publicité