Padre Soler / Scott Ross

Padre Soler / Scott Ross / Erato

Trouvé chez Emmaüs Roussillon :

Pour la couverture, Erato s'est contenté de reprendre le cliché illustrant les Variations Goldberg. (voir en juillet 2010).   ICI

C'est simple, il faut y aller le mercredi matin à 10 heures. Après trois jours de fermeture, c'est là que ça se passe, le reste du temps le relais fonctionne en roue libre, on ne fera pas de découvertes.

Le matériel Hi Fi analogique c'est fini, à part les platines K7 japonaises. Par contre, on trouve des vinyles, en deux zones, premier et deuxième choix (à la fois la qualité du support et du contenu): un très bon 30 cm se négocie 1,5 ou 2 euros (2 ou 3 pour un album double). Les CD se vendent 1 €.

Il y aussi tout le reste, il y en a pour tous les goûts, des jouets, de l'électro ménager, des meubles, des objets divers, parfois des appareils photos argentiques (trouvé un Zenit D à 5 €, un Minolta 303 à 15 € et des jumelles Nikon pour 20 €) mais en réalité, la caverne d'Ali Baba, ce sont les chaussures et les vêtements (surtout pour les enfants) à des prix dérisoires : tout Perpignan se précipite chez Emmaüs le mercredi matin.

Le CD : Fandango et 9 Sonates du Padre Antonio Soler

Contemporain de J. S. Bach et de Scarlatti, qu'il eut l'occasion de cotoyer, c'est le plus grand compositeur Espagnol pour le clavecin, après Scarlatti lui-même qui vécut les trente dernières années de sa vie en Espagne.

Baptisé en 1729 près de Gérone, mort en 1783, il est réclamé aujourd'hui par les Catalans, même si le concept provincial n'était pas aussi conflictuel au XVIII ème siècle. Il est comme son maître Scarlatti, (il est à peu près sûr qu'il a étudié avec Scarlatti) à l'origine d'une production très importante, 120 sonates pour Clavecin, diverses pièces de musique de chambre et deux concertos pour deux orgues, fait rarissime.

Sa technique s'en éloigne un peu par la construction des sonates en plusieurs mouvements (contre un seul chez Scarlatti) et une certaine couleur locale et rythmique, surtout dans le Fandango, qui comporte une certaine virtuosité.

Que dire de l'écoute ?

C'est une merveille, un plaisir sans mélange. Support impeccable, le soliste est sans doute le meilleur possible pour ce répertoire, il n'y a absolument rien à dire. Scott Ross donne une impression de facilité déconcertante, la musique coule comme une rivière avec des reflets brillants, on voudrait que cela ne s'arrête jamais.

Voilà qui réveille notre regret d'avoir entendu "éxécuter" en août 2010 des pièces du même Padre Soler dans le site étonnant de Saint Quirze, avec hélas une lourdeur très classique, et un piano à queue Yamaha. Cherchez l'erreur. Ah, s'il y avait eu Jordi Savall... Voir le blog de lili. LA.

Les Catalans de Barcelone revendiquent le Padre Soler mais où était passé le baroque dans cette histoire ? Disparues, l'élégance, la pudeur, la mélancolie de cette époque... quel dommage pour cette soirée alors que nous avions fait l'effort de venir par la petite route escarpée qui passe la frontière au col de Banyuls.

Ce fut la seule fois où il était possible de pénétrer dans la basilique, toujours en cours de restauration.

On peut se rendre compte, sur les méchants clichés faits avec le téléphone, de la perspective particulière des deux grands piliers, qui ont tendance à s'écarter vers le haut. Ils sont conçus pour donner une perspective parfaite depuis le grand portail, et seulement de là.