Premiers essais
On va peut-être "concrétiser" bientôt.
Nostalgie, quand tu nous tiens... Le virus de la moto est décidément toujours là, je le croyais éliminé depuis si longtemps, mais non, il y a une sérieuse rechute en vue. Alors, pour défricher la question, après la lecture compulsive d'innombrables revues, il faut bien commencer à approcher ces bébêtes.
Curieux, c'est fou ce qu'il peut y avoir eu comme changements depuis quelques années ! Etonnant, non ?
Il y a eu plusieurs "déclics" cet été.
Le premier choc :
Emmaüs Catalan, un beau jour, montrait une superbe machine, à un prix défiant toute concurrence. Bon, ce n'est pas le lieu idéal, et puis plein de questions arrivent, pourquoi, comment, qui est le vendeur, quel est son parcours, et si et ça.
Bien sûr, après une semaine la belle n'y était plus, mais le ver était dans le fruit.
Voici à peu près la même: Yamaha Diversion 600cc, 4 cylindres en ligne.
Autre surprise:
Collioure est une destination classique de ballade pour les touristes de tout poil, c'est ainsi que l'on voit se succéder les bus venus déverser leur flot de curieux, mais certains ont leur propres véhicules, et, s'ils se déplacent en groupe, le font parfois aussi en moto. Climat sympathique, petites routes joueuses, jolis coins, rien d'étonnant à ce que les motards viennent aussi.
Et là, bien sûr, le spectacle est dans la salle, pardon, dans la rue, parce que ces machines font du bruit, et les tenues de ces gens ne sont toujours noires et anonymes, mais au contraire comportent des blousons cloutés, avec des insignes, des aigles, du folklore pseudo "blouson noir".
Mais quand ces messieurs enlèvent leur casque, eh bien ces "Hell's Angels" se révèlent être des papys et des mamys comme tout un chacun: ça par exemple!
Donc c'est possible...
Le barrage a cédé, toute résistance est inutile, allons voir ces fichues machines.
La première bestiole visitée, un peu par hasard, était bien vieille, elle avait déjà 23 ans, un peu rouillée, avec quelques soucis en perspective. C'est la K75 de BMW, une 750 trois cylindres fabriquée entre 1985 et 1996. Dérivée de la K 100, une 1000 qui en compte quatre, elle se montre curieusement plus vive et dynamique, malgré la moindre cylindrée. C'est beau comme un camion, (optimiste) ou comme un panzer (pessimiste), surtout avec le carénage ! Et puis la maréchaussée roule avec!
Ce modèle est déjà en soi une révolution culturelle par rapport au flat-twin indémodable, inoxydable et largement octogénaire apparu sur la R37, en 1924. En tous cas, ce n'est pas du tout ce qu'il me faut, à moins de la refaire entièrement, ce qui est loin d'être possible.
Un peu lourde, mais du charme, on en parle comme d'un outil très sûr et dur à la tâche, une bête de somme à défaut d'un pur sang, et puis une Allemande, c'est la classe...
Oui mais, depuis quelques années, une bonne quarantaine en fait, il y a de la concurrence, et dans ce domaine comme en optique, les places sont chères.
Les machines ont bien changé de nos jours, elles sont beaucoup moins austères, agressives, colorées, et plus ramassées, comme venues d'une autre planète.
Mercredi, je suis enfin allé voir du côté des Japonaises, enfin muni de l'équipement indispensable. Le premier vendeur était un peu nerveux, soucieux de l'état de la machine au retour, des pépins ou imprévus éventuels, et personnellement je n'en menais pas large non plus.
Je m'intéresse surtout à deux modèles bicylindres assez proches.
J'ai donc enfourché fièrement une machine de "jeune", la Kawasaki ER6 N. C'est une 650 bicylindre en ligne, peu encombrante, légère. Tout à fait plaisante, maniable, facile à prendre en mains, elle n'a guère de défauts et on comprend son succès.
Hélàs le combiné compte tours / compteur, tout en cristaux liquides, quoique joli à voir, est à peu près illisible, de même les rétros, petits et difficiles à régler.
Petite ballade de part et d'autre de la N10, entre Coignières et Elancourt.
Moteur vivant, qui ne demande qu'à bien faire, souple, agréable.
Dans le même magasin:
Il y avait un autre modèle intéressant, dérivé de la SV de Suzuki, sortie en 1998, avec un bicylindre en L donc fine et étroite, en 400 puis en 650 vu le succès du modèle, et dont la parenté avec une Italienne célèbre est évidente.
On voit ici la première version du SV 650, celle de 2001.
Réussite esthétique, technique aussi avec un excellent moteur, un peu plus "civilisé" et contrôlable que sa "cousine" Italienne. En 2003, le SV évolue en profondeur (Merci Wikipedia) le cadre en treillis tubulaire dérivé de celui de la Ducati est remplacé par un "périmétrique" moulé, plus léger et plus rigide, d'autre part les carburateurs font place à un système à injection, à la fois pour répondre aux normes anti-pollution et pour offrir de meilleures courbes de puissance et de couple.
Splendide machine à tous points de vue, malheureusement la production de la SV s'arrête en 2009, remplacée par la "Gladius", avec une nouvelle robe, mais qui par suite d'un mauvais positionnement sur le marché est un échec en France.
Signe de succès, la SV a été elle même copiée depuis peu par une Coréenne. Est-ce pour ne pas lui faire d'ombre que Suzuki cesse ce modèle ? On chuchote que l'usine coréenne avait déjà été mise à contribution pour la fabrication.
La SV deuxième version, de 2005.
Le petit tête de fourche cache en partie le cadre, plus tendu vers l'avant, que l'on devine en forme de parallelogramme.
La Gladius remplace la SV, c'est la deuxième machine que j'ai eu la joie d'essayer mercredi, et elle est tout simplement impressionnante!
Encore plus souple, du couple, un moteur qui accepte les bas régimes, facile à vivre, rugueux mais vibrant à peine, elle me fait penser avec son large réservoir en tulipe à une Anglaise des années 60, l'instrumentation est parfaitement lisible, les rétroviseurs parfaits.
L'absence de protection renforce l'impression de vitesse: un trajet différent me fait prendre la nationale 10, et un banal 80-90 Km/h correspond à un vent apparent soutenu. Simple à utiliser, puissante, confortable, que dire de plus? J'ai une nette préférence pour ce modèle.
La voici, toute en courbes, même le silencieux. Une autre vue, de trois quarts, évoque un petit dragon. Avec "les yeux de la foi", on distingue très bien la queue avec des écailles...
Post Scriptum :
A la réflexion, la position très droite (guidon un peu relevé) et l'absence de protection en font plutôt à mon avis un jouet urbain. Dès 90, vitesse banale sur route, la pression du vent paraît très foronte, surtout à l'habitué que je suis aux berlines confortables et silencieuses.
Dommage pour la Gladius, à moins de prévoir un guidon plat ou des bracelets.
L'impression sur la route est différente sur la F800 de BMW, où la protection est vraiment symbolique.
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