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24 septembre 2010

L'homme qui souriait

L'homme qui souriait / Henning Mankell / Points



Henning Mankell

Né le 3 février 1948 à Stockholm, Henning Mankell a passé sa jeunesse dans le centre de la Suède. Son père, Ivar, était juge, (sans doute faut-il trouver là l'origine de ses préoccupations morales élevées et celles de son héros, qui a manifestement une haute idée de la justice) et son grand père, Henning lui aussi, compositeur.

C'est un auteur de romans policiers, et accessoirement de livres pour enfants. Il est surtout connu pour la série mettant en scène le commissaire Kurt Wallander, personnage profondément humain, en proie au doute devant les dérives de la société, fragile, malade (diabétique), mais n'hésitant pas à aller au bout de ses forces, parfois même au péril de sa vie, pour faire arrêter les responsables de crimes odieux.

Ce personnage emblématique est certainement à l'image de l'auteur lui-même, qui non content d'être un grand écrivain, traduit en 35 langues, ne craint pas de s'engager personnellement pour certaines causes: il dit ainsi donner régulièrement la moîtié de ses revenus à des oeuvres humanitaires.

Militant activement à gauche pendant les années 70, il a été amené à protester contre la guerre du Viet-Nam en 68, le régime d'apartheid en Afrique du Sud ensuite, et enfin la guerre coloniale au Mozambique, pays où il vit la moitié du temps depuis plus de 10 ans .

Après avoir soutenu pendant des années la cause Palestinienne, il fut l'une des personnalités présentes sur le HMS Sofia arraisonné par les commandos Israeliens en face de Gaza le 31 mai 2010.

Citations:

"Que serait devenue l'Europe sans la culture Islamique ? Rien."

Déclaration au journal "Dagbladet" le 30.08.2007.

"Le nationalisme est presque méchant par nature. On peut parfois entrevoir quelque chose de brun derrière les drapeaux qui flottent en Norvège"

Déclaration en 2008 à propos du nationalisme en Norvège (qui a été unie politiquement un temps à la Suède)

Voir ICI en Anglais et ICI en Français.

L'homme qui souriait

Homme_sourirePrésentation de l'éditeur

Le brouillard est épais en cette nuit automnale. Le vieil avocat Gustaf Torstensson est au volant. Soudain, une étrange silhouette surgit au milieu de la route : c'est un mannequin de taille humaine, assis sur une chaise.

Torstensson freine brutalement, sort de sa voiture. On ne le reverra jamais vivant. Son fils fait appel au commissaire Wallander...

Ce que j'en pense

"Pendant plus d'un an, le commissaire Kurt Wallander de la brigade criminelle d'Istad était resté en congé de maladie et complètement hors d'état de reprendre le travail."

Lorsqu'il est abordé par Sten, le fils de l'avocat, Wallander s'est réfugié dans un petit village au bord de la mer et passe ses journées à arpenter la plage, sans doute pour "faire le ménage" dans sa tête: il se remet très mal d'avoir du tuer un homme dans Les chiens de Riga, même si c'était pour ne pas être tué, et vient à peine d'arrêter son traitement: il a vidé son stock d'antidépresseurs dans les cabinets et tiré la chasse...

On est bien loin ici du héros traditionnel des romans noirs.

Hasard des publications, ce roman, sorti en Suède en 1994 et ici en 2004, le 4ème de la série, se trouve dans les rayons de mon hyper local, il est vrai en collection de poche. Au point de vue chronologie il se situe après:

Tueurs sans visage, 1991, 1994, Les chiens de Riga, 1992, 2003, et La lionne blanche, 1993, 2004,

Wallander se sent encore incapable de reprendre, il a rédigé sa lettre de démission et répond à Sten qu'il ne peut pas l'aider. Quand celui-ci est tué à son tour peu après, le choc est tel que Wallander retourne au commissariat, tant est insupportable la culpabilité de n'avoir pas aidé le fils de l'avocat.

Par la suite, comme souvent dans cette série, l'enquête se révèle être un long purgatoire, il faut maintenir le cap envers et contre tous, ce qui est loin d'être facile: les indices sont rares et il s'agit d'un notable très riche et puissant. Chemin difficile et dangereux, pour Wallander et ses proches.

Comme avec les autres volumes, le lecteur, s'identifiant à ce héros si humain, vit une expérience émotionnelle assez particulière: curieux au début, choqué par la révélation du crime, on peine avec lui dans la difficulté, et on éprouve aussi une certaine euphorie après le triomphe de Wallander et de son équipe: force reste à le loi, les criminels sont défaits.

Dans ces conditions, on en redemande, bien entendu... Ce héros et son auteur sont des hommes exceptionnels.


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Commentaires
Y
Toujours pas découvert ce Wallander, je commencerai par le premier tome quand ça viendra, histoire de bien mettre le personnage et le cadre en place.
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