Hallyday Story

Hallyday Story 1961-1966 / Johnny Hallyday / Philips, 2 LP

Trouvé l'autre semaine chez Emmaüs pour le prix tout à fait raisonnable de 2,5 € pour cet album de 2 vinyles 30 cm.

Ici la page 4 de couverture.

Il y a là les premiers succès, les plus émouvants, ceux des premiers 45 tours et des films de l'époque (D'où viens-tu Johnny?, 1963).

Tout est bon dans ces morceaux, même les défauts, les tics verbaux, la diction parfois caricaturale (mais pas plus que chez les autres), l'orchestration des premiers titres.

Johnny au début a l'air d'un jeune homme tout à fait convenable, ses chansons étaient plutôt bien tournées, celles des autres groupes aussi, les Chaussettes Noires, Les Chats Sauvages, et bientôt le phénomène Beatles / Stones en 62.

Ses chansons n'auraient sans doute pas eu le même succès aujourd'hui, car le contexte était incroyablement porteur.

Pour les accessoires indispensables, voir ICI (pour la superbe bécane un peu kitsch et surtout l'article dans le journal)

Tout était bon à nos oreilles, surtout avant l'arrivée des ténors US ou Anglais, l'arrivée du Rock, du Boogie, du Blues a été un bouleversement incroyable.

Les pages 2 et 3 de couverture.

Jusque là, les disques, je veux dire ceux des parents, ne suscitaient guère de critique, ni de passion, il faut bien le dire. Il y avait Les Compagnons de la Chanson, Marie José Nat, Dario Moreno et les tangos et passo-doble pour l'exotisme, rien de bien méchant... Charles Trénet aussi, qui chanta la Mer et la Sardane à Collioure...

Geoges Brassens un peu moins conforme mais quelle émotion de le voir sur scène à Malakoff, timide, gentil, avec son bassiste fidèle, Jacques Brel aussi qui avait une présence extraordinaire: son passage à l'Olympia, où j'ai pu le voir, vous prenait aux tripes, on en ressortait épuisé, pas autant que lui bien sûr, mais quel choc tout de même!

Mais avec ceux là, on était encore "entre soi". Bien sûr Brassens avait fait quelques bêtises, bien sûr il était interdit de passage à l'ORTF, sous De Gaulle on ne plaisantait pas, mais rien à voir avec le raz de marée du Rock.

Et puis, qui aurait envie d'écouter indéfiniment la même musique que les parents? (Même le classique était une façon de se différencier, mais c'est un autre sujet, on s'égare...)

Les moralistes et éducateurs de l'époque ne s'y sont pas trompés, pensez donc, une mode qui met en vedette les mauvais garçons, qui prend pour modèle vestimentaire et capillaire les voyous, voilà qui mettait en péril les fondements de la société...

Johnny n'a pas tardé à sentir le vent, il a cherché à s'identifier au héros romantique du "Rebelle sans cause" de James Dean, ou encore au Cow-Boy solitaire et loin de son foyer, ou encore aux mauvais garçons (un des titres de cet album). C'est manifestement une bonne recette, qui a fort bien réussi aux "inoxydables" Stones par exemple, qui sévissent toujours alors que les "gentils" Beatles se sont séparés depuis longtemps. (ce qui est bien dommage)

Très bon album, donc, si vous pouvez l'obtenir à un prix correct, n'hésitez pas, mais ne vous faites pas avoir, car les spéculateurs ne manquent pas.

Mon exemplaire est tout à fait correct, il y a quelques petits bruits de surface, cela ne me gène pas si le son est bon et il est rare d'avoir un disque absolument parfait.

Ici, la page 1 de couverture.

Sur la baie, j'ai vu quelques exemplaires à un prix équivalent, par contre sur un autre site de vente sur la toile, les prix s'étageaient entre 5 et 650 euros !

On parle du même album comportant deux vinyles de 30 cm en tout et pour tout. Ahurissant!

Alors, s'il vous plaît, n'encouragez pas ce genre de pratique...

Comments

[Mina_lili]

Ah que Johnny...... une vieille fan des débuts !