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2 août 2010

Enquête dans le brouillard

Le premier de la série:


enquete1Enquête dans le brouillard / Elizabeth George / Pocket

La première aventure de la série mise sur le contraste extrême entre les deux personnages principaux, entre l'inspecteur Thomas Linley, aristocrate, comte et d'une politesse et d'une retenue parfaites, circulant en Bentley, et Barbara Havers, issue de l'autre bout de l'échelle sociale, habillée de façon étrange, pas très bien faite de sa personne et encore moins sûre d'elle.

Ce couple improbable va déjouer les pronostics pessimistes et chacun va se montrer un remarquable limier, à sa manière et en tenant compte de ses limites et de ses soucis.

Cette première enquête aboutit à dévoiler un drame familial particulièrement atroce dans le cadre étouffant d'un petit village isolé de Cornouailles.

De_sang_froid

Commentaires:

Dès le premier ouvrage de la série, E George fait très fort en s'attaquant au silence complice, détestable quand il couvre des actes de violence pédophile, ici perpetrés par le père lui-même pendant des années en toute impunité.

On se demande parfois quelle est la position de l'auteur, pas toujours très claire voire ambigüe, entre dénonciation et complaisance, dans certains romans.

Ainsi dans le fameux "non-roman" de Truman Capote, De sang froid. Après l'enquête minutieuse, la reconstitution implacable d'une crime gratuit, on est choqué, horrifié, mais on reste perplexe: qu'en pense t il au fond? Un éditorialiste l'a même qualifié de "vampire", tellement assoiffé de faits divers.

Voir aussi le billet d' Amanda Meyre

Rien de tel chez Elizabeth George: même si elle évite d'énoncer sa position noir sur blanc, on sait où on en est avec elle.

violence

Comme dans un ouvrage très militant, La violence impensable, écrit par trois thérapeuthes spécialisées dans les violences familiales, ouvrage paru en 1991,

Elizabeth George me semble convaincue, surtout en matière de violence à enfants, de choses simples et évidentes, mais qui vont encore mieux en les disant qu'en les taisant:

que les choses doivent être dites

qu'elles doivent être définies comme des méfaits

qu'elles doivent être jugées et punies

et enfin et surtout, que le violé est la victime et l'abuseur (ou violeur) l'agresseur, et non l'inverse.

Ici, les choses se passent dans le roman comme elles devraient le faire dans la réalité: les coupables sont démasqués et arrêtés, mais cela dans une certaine tristesse, car rien n'est simple, il ya de la souffrance même chez les méchants.

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