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9 juillet 2010

Variations Goldberg /2

Variations Goldberg / JS Bach / Scoot Ross / Erato, 1985

Var_goldberg_S_RossIl y a la version de Glenn  Gould, qui m'a fait découvrir les variations, et il y a celle de Scott Ross, que j'écoutais rarement, par habitude et faute d'un bon lecteur. Et bien d'autres encore.

Ecouter les variations sur l'instrument pour lequel elles ont été écrites, quoi de plus logique ?
Oui, mais... c'est pas si simple.

D''abord, faut-il absolument recourir à des instruments du XVIII ème siècle, difficiles à accorder, capricieux, avec une sonorité différente de celle à laquelle nos oreilles sont habituées, formatées?

On est absolument libre d'écouter Bach sur du piano, mais la ballade ne sera pas la même. Les clavecins, comme les orgues, sont des pièces uniques, artisanales et imparfaites.

Les pianos aussi, au départ, mais il y a eu la révolution industrielle juste après, et avec la mondialisation a disparu toute originalité. Si vous allez au concert, Jazz ou Classique, vous pouvez être sûr que le piano est un Steinway, à 99% (peut-être un Yamaha pour le 1% restant). Alors bien sûr, on sait ce qu'on trouver, le son est pur, un peu métallique mais pas trop, standard. Mais que sont devenus les Pleyel, les Gaveau, les Bösendorfer et les autres?

On voit que les instruments anciens "gagnent à être connus" mais demandent une approche plus ou moins longue pour les apprivoiser, surtout pour les interprètes... Encore une querelle entre les anciens et les modernes, mais la créativité n'est pas forcément là où on l'attendait...

Pas mal de pièces font preuve d'une grâce, d'une mélancolie et d'une pudeur incroyables, suggérant plutôt que montrant, une évocation d'une puissance insoupçonnable. Ailleurs il y a un rythme irrésistible: essayez de mettre sur votre platine un enregistrement du concerto pour 4 clavecins de Bach BWV 1065 (G. Leonardt par exemple) ou son modèle pour 4 violons de Vivaldi (il n'y avait pas de droits d'auteur et les copies étaient courantes) et vous m'en direz des nouvelles! ça décoiffe!

Ensuite, avec quel matériel écouter ? C'est vrai, cela demande un bon matériel, à la fois précis pour mettre en valeur l'instrument sans couper les harmoniques hautes, mais assez neutre, pas agressif sinon l'écoute sera vite fatigante.

Le disque.

Une fois remplies les conditions, quelle redécouverte! Une lecture limpide, aérée, scintillante. J'ai l'impression qu'il y a là des "choses" encore jamais entendues, des nuances, des rythmes, des ornementations sans cesse différentes.

C'est comme si l'image sonore était plus large, foisonnante, étincelante, mais en même temps elle s'impose avec une évidence, une autorité singulières.Et quelle aisance, quelle vitesse, c'est stupéfiant, mais comment fait-il?

Scott Ross, organiste et claveciniste américain est né le 1er mars 1951 à Pittsburg, Pennsylvanie. Il perd son père à 5 ans, débute le piano et l'orgue à 6 ans. Sa mère s'installe en France en 1964, près de Nice, où il fait la rencontre de Pierre Cochereau qui le suit et le convainc de s'inscrire au conservatoire de Nice dont il est directeur. C'est là qu'il choisit le clavecin, en second instrument. Il se révèle vite comme un bourreau de travail, étudiant par ailleurs de lui-même la musicologie et la facture d'instruments.

Décédé le 13 juin 89 à Assas, près de Montpellier. Surtout connu pour son intégrale "marathon" des 555 sonates de Scarlatti en 84-85. Il aurait même offert aux auditeurs de France Musique, le 1er avril 85, une 556ème sonate, de sa main, sans que personne ne découvre la supercherie. Il était connu aussi par sa présentation un peu "atypique", en jean, santiag et blouson de cuir, sans doute pour ne pas créer de distance avec le public.

il a également enregistré l'intégrale des pièces pour clavecin de Jean Philippe Rameau en 75, celle de François Couperin en 83, plus quelques pièces de Haendel et bien sûr de Bach. Outre les variations, j'ai pu me procurer la "Fantaisie chromatique et fugue" et le "Concerto Italien", où l'enregistrement est bien réalisé et où le clavecin a une sonorité chatoyante, douce: magnifique! Tout comme le CD gravé par la revue Diapason pour marquer les 20 ans de sa disparition, avec des pièces de Couperin, Scarlatti, Bach: somptueux!

Scott Ross est donc un interprète incontournable pour le baroque, un de ceux dont la facilité, la liberté de jeu, parfois même l'allure improvisée cache un travail considérable, une maîtrise et un dosage des effets minutieux, mathématiques.

Un interprète à découvrir d'urgence, trop tôt disparu après une carrière étincelante.

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G
Bösendorfer est une marque de pianos viennoise fondée en 1827. Elle est aujourd'hui détenue entièrement par la marque japonaise Yamaha1.<br /> Depuis 1827, les pianos Bösendorfer ont été joués et admirés par les plus grands compositeurs et musiciens. D'une façon originale, ce facteur peut se vanter d'être le plus lent du monde : près de 4 ans pour construire ses pianos à queue, la moitié de ce délai étant requis pour le séchage du bois.<br /> Ignaz Bösendorfer (1794-1859) créa sa fabrique en 1827 après un apprentissage chez le facteur d'orgues et de pianos Joseph Brodmann. En juillet 1828, Ignaz Bösendorfer obtint de l'empereur d'Autriche un décret pour « fabriquer des pianos et les vendre, par droit de citoyen et de maître ». Le nom de Bösendorfer allait être désormais à jamais associé à Vienne, capitale musicale de l'Europe au xixe siècle.<br /> On considère aujourd'hui Bösendorfer, avec Fazioli, comme l'un des seuls fabricants pouvant rivaliser avec les pianos Steinway & Sons de fabrication allemande. Bösendorfer privilégie la fabrication d'un moindre nombre d'instruments, et dont de nombreuses caractéristiques diffèrent de celles des Steinway & sons, la principale étant un clavier réputé plus « dur », c'est-à-dire nécessitant plus de poids sur la touche pour faire sonner l'instrument.<br /> À titre anecdotique, le Bösendorfer modèle 290, dit " Impérial ", demeure aujourd'hui un modèle emblématique de la marque, puisqu'il comporte 97 touches au lieu des 88 présentes sur les pianos de concert normaux. Ce clavier plus large comportant huit octaves complètes, est le seul à pouvoir permettre d’interpréter fidèlement certaines œuvres de Bartok, Debussy, Ravel et surtout Busoni. C'est le son particulièrement orchestral que lui confère sa table d'harmonie particulière, qui lui a valu dès sa sortie le surnom d'" Impérial ", qui n'avait pas été initialement donné par la marque. À noter, les pianos à queue de 212cm, 225cm et 275cm ont quatre notes supplémentaires dans le registre des graves.<br /> <br /> À la fin des années 1970, après un concert à Vienne, le pianiste de jazz Oscar Peterson se tourna vers son imprésario Norman Granz et lui dit : « Dammit, Norman (...) I also gotta have such a thing » (« Putain Norman, moi aussi je dois avoir un de ces trucs. »). Telle était sa réaction après avoir joué pour la première fois sur un Bösendorfer 290. Le comédien et musicien Victor Borge jouait aussi sur un Bösendorfer. <br /> <br /> (extraits de Wikipédia).<br /> <br /> A part ça, en matière de Variations Goldberg, la version de Gustav Leonhardt me paraît également hautement recommandable, bien que plus lente et me semble t'il plus "neutre" que celle de Ross. En revanche, technique parfaite et c'est d'une netteté prodigieuse ; on ne perd pas une note.
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